Les moteurs de l’engagement bénévole : plaisir et reconnaissance

Les activités qui sont pratiquées en dehors de la vie professionnelle et familiale s’appuient sur diverses motivations, à la fois altruistes et égocentriques. Outre la joie de contribuer à des prestations communes, les personnes qui s’engagent bénévolement souhaitent se faire plaisir, être reconnues dans le travail réalisé, développer des liens sociaux et amicaux et acquérir de nouvelles compétences. D’après une enquête menée par R. Sue et J.-M. Peter[1], on serait passé « du devoir, voire de la mission, sous couvert d’altruisme, à une forme privilégiée de réalisation de soi. ». L’activité bénévole contribue ainsi à donner un sens à sa vie en apportant ses compétences et son énergie à une cause d’intérêt général.

Malgré l’importance de l’engagement bénévole en Suisse, les associations peinent à renouveler leurs rangs, notamment dans les fonctions au sein du comité associatif. Les observations de terrain montrent que les personnes s’impliquent plus facilement pour un projet dans une durée limitée, telle une manifestation, que dans un engagement au long court. La flexibilisation du travail, la mobilité nationale et internationale, la diversité des activités sont des hypothèses de compréhension face à cette nouvelle forme d’engagement bénévole.

Les personnes qui donnent de leur temps et des compétences à une cause associative attendent, en retour, que l’organisation les reconnaisse et leur permette de développer de nouvelles compétences. Parmi les « outils » de reconnaissance de l’engagement bénévole, citons le dossier « bénévolat suisse[2] » qui a été créé durant l’année internationale des volontaires en 2001. Il a pour but de reconnaître et d’encourager les activités bénévoles en valorisant les expériences et les compétences acquises sur le terrain de l’engagement. Les associations et institutions qui reçoivent des personnes bénévoles leur fournissent des attestations individuelles dans le but de valoriser cette expérience dans leur itinéraire professionnel.  De plus, la formation des personnes bénévoles devrait être accentuée, afin de soutenir le développement de compétences nouvelles, transférables au domaine professionnel.

 

[1] Roger Sue et Jean-Michel Peter (2011) Rapport de recherche « Intérêts d’être bénévole », Université Paris-V

[2] Pour plus d’information : http://www.dossier-benevolat.ch